Institut Français Hypnose Ericksonienne

Figaro Magazine : avoir de la chance, c'est pas sorcier

Avoir de la chance...

c'est pas sorcier !

Figaro Magazine, juillet 2005

L'Hypnose Ericksonienne, la Nouvelle Hypnose et l'Hypnose Humaniste font un usage intensif de "l'Intuition"... ce que certains appelleraient "avoir de la chance".
Il se trouve que, statistiquement, les trois catégories socioprofessionnelles qui ont le plus de "chance" sont, dans l'ordre :

1/ les artistes
2/ les chefs d'entreprise
3/ les casse-cous

Pourquoi ? Comment ? Voici un article de Véronique Grousset, du Figaro, qui pourra vous éclairer sur la question et vous guider sur les chemins de la chance !

U

n signe qui ne trompe pas, c'est l'attitude des chasseurs de têtes. Il y a deux ou trois ans, pas un n'aurait pensé à s'intéresser au rôle de la chance dans la carrière des candidats qu'ils évaluent. Quant aux postulants, ils auraient encore moins songé à évoquer d'eux-mêmes un sujet aussi périlleux, propre à diminuer leurs mérites personnels, ou à les faire passer pour des superstitieux naïfs. Tandis qu'aujourd'hui, d'un côté comme de l'autre, la question est abordée sans détour ni complexe. Comme s'il était enfin admis que, loin de découler du hasard, la chance est un atout qui se mérite, qui se travaille, et qui résulte d'un ensemble de qualités très apprécié des recruteurs, car très appréciable pour les employeurs.
«Face à quelqu'un qui s'est trouvé plus d'une fois au bon endroit au bon moment, nous ne croyons pas à la prédestination, confirme Thierry Dereux, «valorisateur de ressources humaines» au groupe Bernard Juhliet de Lille. Nous en déduisons au contraire que cette personne a probablement une intuition très sûre, doublée d'un état d'esprit positif qui lui permet de provoquer les occasions et de savoir les exploiter lorsqu'elles se présentent. La chance n'est pas un don que l'on reçoit à la naissance : cela s'apprend.»

Une excellente nouvelle, entérinée depuis deux ans par les travaux d'un psychologue anglais, directeur de recherche à l'université du Hertfordshire.
Après plusieurs années passées à étudier les comportements chanceux ou malchanceux de sept cents hommes et femmes, âgés de 18 à 84 ans, le docteur Richard Wiseman en a tiré en effet un grand nombre de conclusions sur la façon dont n'importe qui peut améliorer son «capital chance», à la seule condition d'admettre qu'il en possède un. Comme tout un chacun. Car ce chercheur en est certain : «On ne naît pas chanceux, on le devient.» Tout simplement parce que «il ne s'agit pas d'un talent magique, ni d'un don divin, mais d'un état d'esprit».

Et d'énumérer les «quatre principes psychologiques» que les chanceux appliquent, selon lui, «sans même s'en rendre compte».

Premier de ces principes : savoir ce que l'on veut et se bouger un peu pour l'obtenir. Celui qui visualise son objectif repère en effet plus facilement tout ce qui pourrait lui permettre de l'atteindre. Il devient plus perspicace, plus persévérant, moins timoré lorsque survient le bon moment pour forcer les portes et son destin. «La chance sourit aux audacieux», disait déjà Virgile.

Deuxième principe : écouter son intuition. Wiseman a établi que même les malchanceux en ont - et pas moins judicieuse que celle des chanceux - mais qu'ils ne lui font en général aucune confiance. Erreur. On ne sait pas pourquoi (sans doute un reliquat d'instinct animal), mais les signaux intimes qui nous alertent sur un danger, ou contre quelqu'un, nous trompent souvent moins que les raisonnements les plus élaborés. Un constat très encourageant

Troisième principe : adopter en toute circonstance une attitude positive. A la fois détendue, attentive, confiante et constructive. Bref, sympathique. Se montrer ouvert envers les autres, s'intéresser à ce qu'ils disent, ne pas négliger ses amis permet d'agrandir son réseau relationnel et de bénéficier d'un plus grand nombre d'opportunités. Sans compter que l'on aide plus volontiers quelqu'un qui s'est montré aimable. Il suffit de sourire aux gens dans la rue pour le constater : neuf fois sur dix, les passants les plus revêches rendent le sourire.

Quatrième et dernier principe : apprendre à tirer profit de ses expériences malheureuses, sans se laisser déstabiliser par elles. Il faut bien sûr y réfléchir, afin de détecter ses éventuelles erreurs et ne plus les reproduire, mais pas trop longtemps. S'affliger ne sert à rien ; d'autant que l'on ne sait jamais si un épisode pénible ne se révélera pas finalement comme une véritable bénédiction. Les chanceux observés par le Dr Wiseman sont en tout cas unanimes à penser que «le mal sert souvent le bien», et à ne jamais désespérer de l'avenir. Ce qui leur permet de garder le moral, et suffisamment de confiance en eux pour sauter sur de futures occasions.

Rien que du bon sens, en somme. Mais l'étude de Wiseman permet aussi de balayer certaines idées démotivantes, souvent entretenues à tort autour de la chance. Au terme d'une longue série de tests à l'aveugle sur ses sept cents volontaires, le psychologue anglais affirme en effet avoir établi «scientifiquement» quatre axiomes inédits, tous très encourageants :

- Les chanceux et les malchanceux n'ont aucune faculté particulière, ni encore moins paranormale, qui pourrait expliquer leurs coups de chance ou leur déveine à répétition

- Les chanceux ne sont pas plus intelligents que les malchanceux.

- Les chanceux sont responsables de ce qui leur arrive, et les malchanceux aussi.

- Les malchanceux sont nettement plus superstitieux que les chanceux.

Autant de postulats qui ne contredisent en rien l'idée que le psychosociologue Jacques Salomé se fait lui aussi de la chance : «La vie ne cesse d'offrir des cadeaux, à tout le monde. Mais le problème, c'est que beaucoup d'entre nous sont des handicapés du recevoir. Ils ne savent pas dire "Merci". Ni prendre en charge leur destin. Ils s'engluent dans le passé et dans les épreuves qu'ils ont déjà subies, en les attribuant à une fatalité inéluctable qui leur interdit de profiter de l'instant présent et de croire en l'avenir. Une attitude qui les empêche évidemment de capter les signes positifs qui leur permettraient d'améliorer cet avenir, et d'annuler la prétendue fatalité dont ils se croient victimes

D'accord avec son confrère anglais pour penser que la chance n'a rien d'ésotérique, Jacques Salomé est cependant plus sceptique que lui sur la facilité avec laquelle il serait possible «d'apprendre» à mieux l'accueillir : «Je crois malheureusement que les Français sont doublement peu doués pour ça, explique-t-il. Beaucoup sont imbibés d'une culture judéo-chrétienne selon laquelle il existerait des puissances bienveillantes ou malveillantes, auxquelles ils attribuent volontiers leurs succès... ou leurs échecs. A quoi s'ajoute une culture moderne de l'assistanat, qui pousse énormément de gens à s'en remettre à d'autres (l'Etat, la société, les jeux de hasard) pour combler leurs besoins, justifier leur passivité, et les déresponsabiliser encore davantage.»

Alors que la clé, pour Wiseman comme pour Salomé, c'est évidemment la responsabilité personnelle et la force de l'inconscient. Tous deux s'accordent en effet pour dire que «croire que l'on est malchanceux est le plus sûr moyen de le rester». On déprime, on devient défaitiste, indifférent aux autres, et à tout ce qui se passe autour de soi. Sourd et aveugle aux occasions qui passent, pendant qu'on se lamente de n'en voir jamais passer.

Tandis qu'à l'inverse, croire en sa chance semble suffire à la favoriser. Même lorsqu'elle relève du hasard ! Simple question de probabilité : les joueurs qui gagnent souvent sont ceux qui croient le plus en leur chance, et qui jouent donc plus souvent que les autres. Augmentant ainsi - mathématiquement - leurs chances de gagner. «100% des gagnants ont tenté leur chance», rappelle à juste titre le slogan très malin du Loto.


L'intérêt des porte-bonheur
Et c'est dans le même ordre d'idées que l'on ne doit pas craindre, ni avoir honte, d'être un brin superstitieux. Même si le docteur Wiseman a calculé que 66% des malchanceux sont superstitieux contre seulement 27% des veinards, il n'est en effet guère douteux qu'arborer un porte-bonheur est un antistress idéal. Qui ne peut pas faire de mal, et qui détient le pouvoir indéniable de rassurer son propriétaire, tout en dopant sa confiance en ses propres capacités.

Un principe dont les sportifs ont depuis longtemps compris l'utilité : ils ne négligent aucun effort pour gagner, en s'entraînant comme des brutes, en étudiant la technique de leurs adversaires, ou en fignolant leur matériel. Mais sans oublier qu'au tout dernier moment, quelle que soit la qualité de leur préparation, un vent qui tourne, un gravillon qui traîne ou un lacet qui casse, pourrait suffire à les faire perdre. Les rituels que beaucoup d'entre eux observent avant l'épreuve, et les talismans qu'ils portent pendant sont là pour évacuer l'angoisse de cette minuscule part d'imprévu contre laquelle ils ne peuvent rien. Sans eux, ils n'auraient pas l'impression d'avoir vraiment tout fait pour mettre «toutes les chances de leur côté». Grâce à eux, ils sont plus détendus, donc plus performants.

Rien de magique là non plus. C'est encore la confiance qui compte. Croire en sa chance revient à croire en soi. A inciter les autres à en faire autant. Et à mieux affronter tout le reste.

Véronique Grousset
Figaro Magazine


Pour en savoir plus

"CREATEURS DE REALITE : voyage au coeur de vous-même"
Olivier Lockert, Editions IFHE (roman pédagogique)

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