Institut Français Hypnose Ericksonienne

Freud et l'Hypnose

L'HYPNOSE ET LA DOULEUR
Quand le corps reprend le contrôle...

Un article de Samuel Skrzypczak
IFHE, mars 2010

Bernadette, la soixantaine, m'a récemment contacté, car depuis 14 mois elle supportait et subissait une douleur intolérable dans l'aine droite. Après une péritonite qui s'est infectée par un staphylocoque, dont elle s'est totalement débarassée après une longue série de piqûres antibiotiques, les médecins pensaient que sa douleur avait un lien avec cette péritonite. Or après une série d'examens approfondis, (IRM, scanners, radios, tests sanguins) les médecins n'ont trouvé aucune cause physiologique à cette douleur...

"J'avais tout essayé"
Avant de venir me voir, Bernadette avait "tout essayé", me raconte-t-elle, "car quand on a mal comme ça, on essaye tout pour se soulager" : magnétiseur, acupuncteur, et médecin homéopathe.
Voyant que rien n'y faisait, son médecin traitant l'avait envoyée dans un centre anti-douleur. Après une évaluation de sa douleur, elle fut contrainte à prendre un traitement assez lourd composé d'anti-douleurs et de calmants
Malgré ce traitement, jour et nuit, la douleur persistait et l'épuisait de plus en plus, sans compter les effets secondaires dûs aux médicaments : somnolences, envie de dormir quasi constante...

Alors ayant entendu parlé de mon activité d'hypnothérapeute, Bernadette se dit "pourquoi pas essayer, au point où j'en suis"...
Nous nous sommes alors rencontrés et je lui ai demandé de m'expliquer le ressenti de sa douleur. Elle ouvrit et ferma sa main à un rythme régulier pour me montrer comment sa douleur battait, lancinante.

Etant donné qu'aucune cause médicale n'avait pu être découverte, malgré des examens approfondis, nous nous sommes dirigés, prudemment, vers une analgésie hypnotique (diminution des sensations par suggestion, sous hypnose)... Vous savez que l'on ne pratique jamais d'anesthésie sans qu'il y ait eu au préalable un set complet d'examens médicaux. L'anesthésie pourrait être dangereuse, en cachant la marque d'un symptôme utile (au moins pour le diagnostique). Tout ayant été tenté médicalement avec Bernadette, il ne restait qu'à la soulager, faute de trouver le moyen médical de la guérir... Nous fîmes donc une bonne séance d'hypnose "large spectre", afin de reprendre le contrôle de la douleur.

Reprendre le contrôle de la douleur
Bernadette et moi avons pris le temps nécessaire pour qu'elle apprenne à plonger dans une transe assez profonde et pour mettre en place une bonne dissociation corps-esprit.
Ensuite nous avons recherché des exemples naturels de diminution de la sensibilité à la douleur, des choses que Bernadette avait déjà pu expérimenter durant sa vie : le froid de la neige dans les mains, le bras engourdi quand on dort dessus ou même le souvenir d'une anésthésie locale pour une intervention mineure... Puis, nous avons mis en place une analgésie hypnotique de la main. Outre l'absence de douleur, normale puisque la main était anesthésiée, on pouvait vérifier l'anesthésie par l'aspect comme déshydratée de la peau de la main. De plus, le pincement de l'autre avant bras, à la même force bien sûr, était immanquablement suivi d'un "aïe !!" significatif.

Enfin, nous avons procédé au transfert de cette analgésie de la main vers la jambe douloureuse. Bernadette posa simplement sa main engourdie sur sa jambe et, quelques instants plus tard, l'anesthésie avait gagné la jambe.
Le tout enrobé avec de nombreuses suggestions post-hypnotiques afin que ce confort soit durable, autant que nécessaire. J'incorporais la suggestion "fusible" que le corps garderait néanmoins son signal d'alerte (la douleur, essentielle et vitale au corps) si cela devenait nécessaire pour la personne, pour sa santé ou sa survie. Ainsi la douleur pourrait toujours s'exprimer naturellement, en cas de besoin.

Après pas moins de 2 heures de séance, nous avons fait un point rapide sur son ressenti : plus de douleur, juste une zone de froid d'environ 10cm qui suivait précisément le pli de l'aine. Bernadette avait peine à croire que c'était possible... Elle s'est mise à pleurer, mais avec le sourire aux lèvres !

Bernadette m'expliqua, avant que l'on se quitte, qu'elle devait revoir son médecin très vite pour son dossier de mise en place d'une "pompe à morphine" (étape médicale suivante logique, étant donné qu'aucun autre traitement ne faisait assez d'effet). Je lui ai donc proposé de nous revoir dans 15 jours.

Résultat...
Les deux semaines étant passées, nous faisons un point complet sur l'évolution de sa situation depuis notre précédente séance : le lundi suivant celle-ci, Bernadette s'était empressée de consulter son médecin traitant, pour lui expliquer sa démarche avec l'hypnose. Celui-ci, non réticent mais assez sceptique, lui avait donc refait une évaluation de sa douleur, puis l'avait renvoyée au centre anti-douleur pour un contre-diagnostic et d'autres examens approfondis.
Force était de constater que Bernadette n'avait plus mal, que son traitement médicamenteux pouvait être revu à la baisse. Après quelques jours elle reconsulta son médecin. La zone de froid s'était estompée mais pas la sensation de confort dans la jambe droite. A nouveau le traitement fut revu à la baisse et quelques médicaments lui furent prescrit au cas où la douleur reviendrait.
Entre temps, une autre douleur dûe à un mauvais coup accidentel lui a bien assuré que la douleur pouvait quand même s'exprimer naturellement, ailleurs dans son corps, ce qui la rassura définitivement sur l'écologie de notre séance d'hypnose.

Un mois après : Bernadette ne prend plus aucun traitement, elle est totalement débarrassée de ça ! Elle m'explique que c'est une nouvelle vie pour elle car, après plus de 14 mois de souffrance, elle se sent complètement revivre !

Samuel Skrzypczak
Praticien IFHE sur Arras (62)
~ contact

 

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"Hypnose" (Editions IFHE)


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